vendredi 11 février 2011

Zoom série: Sherlock !

Sherlock

Série britannique créé par Mark Gatiss et Steven Moffat, j'ai été plutôt agréablement enchanté par cette version moderne du mythique détective de Baker Street. On m'avait parlé de cette version, mais j'avais tout de même craint le pire en apprenant que l'action se situait de nos jours... Passer outre l'époque victorienne me semblait pire qu'un blasphème: une absurdité !
Pourtant, lorsque la série fut proposée sur France 4, la curiosité l'emporta. La présence de Steven Moffat au générique m'a déjà partiellement rassuré. Etant le scénariste qui à écrit les épisodes de Doctor Who qui m'ont le plus marqués (Ahh ce double épisode dans la Bibliothèque, durant la saison 4 !), et responsable principal de la saison 5 de cet autre mythe britannique (le Docteur, donc). Son sens du rythme, des dialogues, et du mystère ne pouvaient que me faire penser que ce Sherlock partirait sur de bonnes bases. La curiosité se transforma alors en impatience !
Et en quelques secondes, je fut embarqué dans la machine. J'avoue que l'adaptation au contexte contemporain à parfois été difficile, mais l'utilisation des technologies modernes (le téléphone mobile par ex) est si bien utilisée, que ça passe. Et ça passe même de mieux en mieux, car si je regrettais à priori l'absence de l'ambiance propre à l'Angleterre Victorienne, de ses mystères et de sa mythologie, il faut avouer que la force de Gatiss et Moffat est de parvenir à créer avec notre monde actuel un univers qui connait lui aussi ses mystères et sa propre mythologie...
Le format est original pour une série, puisque cette 1ère saison comprend seulement 3 épisodes... Mais d'1h30 chacun ! Ce qui fait que parfois, on peut trouver le temps un peu plus long que lorsqu'on regarde une autre bonne série. Mais globalement, Moffat (qui à écrit le 1er épisode) étant un virtuose du pur divertissement, c'est très bien rythmé, et suffisamment mystérieux pour qu'on accroche sans jamais s'ennuyer. Le second épisode m'a semblé un peu en deça. Le 3eme, mieux, mais pas aussi bon que le 1er. L'effet de nouveauté peut-être?
Ajoutons un choix d'acteur qui me semblait au début contestable (c'est la grande difficulté des reprises ou des adaptations, c'est de parvenir à dépasser l'image que peuvent se faire les gens d'un personnage pour en créer un tout nouveau et plus personnel), mais qui au final s'avère être un excellent casting. Holmes, avec son visage étrange et quasi pré-pubère est d'une efficacité redoutable pour quelqu'un qui utilise 3 expressions faciales en tout et pour tout ! Chapeau !
Précisons que formellement, le résultat est très réussi, surtout pour une série britannique, qui souffre généralement d'un budget trop limité. Sherlock à une identité visuelle et narrative, qui fait primer l'efficacité à la subtilité, certes, mais n'oublions pas que -comme Doctor Who- ça reste une production qui n'ambitionne pas d'aller plus loin que d'être un (très bon) divertissement.
En gros, une bonne surprise donc. Un bien bon moment, que les séries policières américaines sont loin d'égaler...

séance ciné février

30 jours de nuit
L'affiche fait penser à 28 jours plus tard. Le nom aussi. Des monstres qui bouffent des humains, des héros acculés qui n'ont qu'une solution pour survivre: se planquer et attendre le jour... Qui ne viendra que dans 30 fois 24 heures... Car, oui, l'action se passe en Alaska, et là bas, les nuits -comme les journées- sont longues... Ca a tout du film de zombie, mais c'est un film de vampire... Mouais, enfin bon, ces vampires là paraissent guère plus malin qu'un zombie, j'ai pas trop compris l'intérêt d'en faire des vampires, à part peut-être pour l'aspect organisé qu'ils peuvent avoir. C'est une vraie meute, avec un chef et une certaine technique de chasse. Mais l'intérêt du vampire là dedans est assez limité, d'autant plus que la mythologie de ces derniers n'est guère respectée (mis à part la dangerosité des rayons solaires).
Néanmoins, si le film est moins virtuose et désespéré que 28 jours plus tard, il en reste un bon petit film de genre, suffisamment divertissant et bien fait pour passer un moment. On ne demande généralement pas plus à ce genre de film.
Bémol pour la fin, un peu trop naïve à mon goût, mais l'ensemble reste bien meilleur qu'un autre film de monstre récent: The Myst, assez navrant celui-là...


Canine

Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu de film d'auteur de ce genre. Avouons qu'ils se font rares, surtout de cette qualité. Pour tout dire, l'ambiance lente, mystérieuse et oppressante du film m'a fait penser à Théorème de Pier Paolo Pasolini, tout comme le sadisme subtilement suggéré peut être rapproché de Salo (même si dans ce dernier, il est plus nettement définit). La symbolique chère au réalisateur italien en moins.
Canine n'est pas symbolique, au contraire, si l'ensemble du film peut faire office de métaphore, le récit et sa mise en image est tout ce qu'il y a d'atrocement plus terre à terre: Des parents enferme leurs enfants dans l'enclos de leur maison, pour leur éviter les perversions du monde extérieur. Il veulent conserver leur innocence. Le problème est que leurs enfants approchent maintenant de la trentaine, et que l'arrivée d'une nouvelle nounou (qui s'occupe d'eux quand les parents partent au travail) va subtilement changer ce petit monde. Un film étrange, où la lenteur de la mise en scène accentue l'oppression et la perversité de chaque situation. Un film perturbant, mais fascinant, qui pose de multiples questions et provoque le malaise.