vendredi 27 mai 2011

Séance DVD de Mai

La légende de Beowulf
De Robert Zemeckis

Je m'attendais à une grosse moisisure bien puante, bêtement bourrine, héroïque à deux balles: en un mot "américain" à en vomir.
Pourtant, si les premières images ne m'ont pas convaincu, j'ai finalement été juste assez surpris par la tournure du scénario pour prendre un minimum de plaisir en regardant ce... machin... Oui, machin, car ce n'est ni un film, ni de l'animation... C'est de la performance capture, le procédé de capture préféré de Zemeckis depuis le Pôle express... Et soyons honnête: c'est tout bonnement affreux !!!
Les textures sont immondes, les mouvements pas si bien gérés que ça (on voit mieux dans Shrek!!!), des expressions faciales inexistantes...
Les premières minutes de films font penser à une cinématique de jeux vidéo baclée au niveau animation, mais HD au niveau de la qualité de l'image... C'est dur, très dur. Difficile à croire ce qu'on voit... a rentrer dedans... Je ne comprend toujours pas cette volonté du cinéma à faire du réalisme en 3D... Quel est l'intérêt sinon de se la péter en montrant son savoir faire (qui n'est en plus absolument pas convaincant?).
Heureusement le casting à de la présence, et au scénario on a Neil Gaiman, qui a su insuffler un aspect tragique (au sens grec) à cette légende nordique.
Personnellement, je ne connaissais pas vraiment l'histoire de Beowulf, j'ai donc été un minimum intéressé par le récit. Par contre pour quelqu'un qui connait déjà, je suis moins convaincu par l'intérêt du film (mis à part cet aspect dramatique, "tragique" comme je l'ai dit plus haut, qui à été intégré par les scénaristes pour donner de la profondeur à un poème essentiellement épique)...

The social network
de David Fincher


Etonnant revirement de style que ce que nous fournit David Fincher depuis quelques films (depuis Zodiac plus précisément). Autrefois hyper stylé, voire surchargé d'effets esthétiques un peu gratuit, sa réalisation avait l'avantage d'être identifiable et plaisante visuellement. Aujourd'hui, Fincher fait dans la sobriété. Sobriété extrème même. Son travail se concentre plus sur la mise en scène que sur la réalisation (l'aspect technique donc). Avec Zodiac, j'étais prêt à penser qu'il gagnait au change, comme s'il avait troqué la forme contre le fond en quelque sorte. Et bien, pas vraiment finalement. Si zodiac reste à mes yeux un film réussit, ses suivants (benjamin button, et le présent the social network) me semblent bien moins pertinents ! Fincher semble s'être assagit pour éviter qu'un aspect formel trop riche nuise à la profondeur de ses récits, voire masquent un propos douteux (ce qu'on lui a beaucoup reprocher, sur Fight Club notamment). Le problème est que The social network reste un biopic dans tout ce qu'il y a de plus classique, l'hagiographie en moins. C'est d'ailleurs le seul gros point positif que j'y trouve: Mark Zuckerberg (le fondateur de facebook et personnage principal du film) y est montré comme un véritable salaud égoïste, qui troque ses -rares- vrais amis contre sa réussite sociale. Amusant qu'au final l'homme qui à le plus "d'amis" sur la toile est en réalité un homme sans ami véritable... Ce petit contrepied à l'habituelle démarche du biopic est amusante et complexifie les relations entre les personnages. Pour moi les qualités cinématographique du film s'arrête là. Alors certes, le scénario est plutôt bien écrit, avec ses dialogues bien rythmés, et les acteurs sont parfaits dans leurs rôles... Mais le film n'apporte pas grand chose de plus que ce pourquoi on a envie de le regarder: connaitre la génèse du site internet le plus utilisé au monde. Finalement, le film comblera plus les curieux que les cinéphiles.


Bliss
de Drew Barymore


Je suis plutôt surpris par les qualités (toutes relatives) de ce premier film de l'actrice Drew Barrymore. Certes, il reste dans une certaine mesure proche d'une tendance actuelle dans le cinéma indé américain: celui de la comédie familiale à la fois drôle et touchante. Certes, il ne brille ni par son originalité, ni par son propros. Mais je dois avouer que je n'en avais pas vu d'aussi jouissif depuis Little Miss Sunshine (qui n'est pas un chef d'oeuvre non plus, remarquez, mais qui donne bien la pêche quand même, il faut avouer). Il lui estt même supérieur sur certains points! Je l'ai aussi préféré à Juno, car on y trouve les même qualités, et on y ajoute un peu plus de profondeur dans les realtions entre personnages. Si Little Miss Sunshine reste globalement bien plus hilarant, ici les personnages sont bien moins caricaturés, moins caractérisés par des névroses basiques chères au soit-disant cinéma d'auteur américain (c'est la faute à Woody Allen tout ça!). Drew Barrymore parvient à leur donner une épaisseur qui était bien trop artificielle dans little miss sunshine. Et Ellen Page est parfaite dans ce rôle de jeune fille qui tente d'échapper au cloisonnement familial particulièrement niais en faisant un sport bien bourrin ! Evidemment, ca reste un film léger, quand je parle d'épaisseur il ne faut pas s'attendre à du Ingmar Berman, mais dans le genre, c'est un film plutôt fun, et s'il ne brille ni par son originalité ni par la profondeur de son propos, on en ressort avec le plein d'énergie, et ça c'est suffisamment rare pour être souligné.


Aux frontières de l'aube
de Kathryn Bigelow


Premier film qui tenta de moderniser le mythe du vampire. Avec la mode actuelle, c'est presque un passage obligé pour le médiathéquaire que je suis... Mais j'ai pas pu le voir en entier. Non pas que je me soit endormit ou que ma télé à explosé, ou que mon voisin est venue tapé à la porte a cause du son trop fort. Non, c'est juste que c'était vraiment trop mauvais. Bigelow à les même défaults que son ex mari: elle fait des films qui sont dans l'air du temps, encrés dans une époque. Le film pue les années 80 à plein nez, dans les cadrages, la photo, la mise en scène, le rythme: tout à horriblement vieillit ! Ce qui faisait classe à l'époque est particulièrement ridicule, et les dialogues sont d'un naze à mourir.
A éviter à tout prix. Sauf si vous êtes fan de kitch...

mardi 17 mai 2011

Séance DVD d'avril

En avril, je me suis fait une séance Vincenzo Natali !



Après le succés public et critique de Cube, Vincenzo Natali s'est vu confié un budget plus important. Et c'est généralement comme ça que beaucoup de réalisateur qui ont fait un premier film original, en font un second bien plus banal. Il y a diverses raisons à ça, mais la plupart du temps c'est que le film doit être rentable car il coûte cher! C'est plus facile de prendre des risques avec un petit film... Mais là, sur Cypher, Natali donne l'impression d'avoir fait ce qu'il a voulu. Le probleme est qu'il a fait un peu n'importe quoi... Peut-être emballé par un certain confort, lui qui a l'habitude des budgets ridicules, il s'est certainement permit beaucoup de folies qui font de ce film un objet un peu trop embrouillé, chargé, fouillit... On a du mal à sentir une vraie démarche, un ensemble d'idées cohérent... Au contraire, ça part un peu trop dans tous les sens, et l'unité et donc le plaisir de voir le film en patie.
Néanmoins, Cypher a un ton et une originalité à défaut d'une vraie profondeur. Pas un super film donc, même pas un véritable bon moment, mais pour qui aime les curiosités, il regorge de trouvailles et d'idées. A voir pour qui ça interesse, donc.


Une curiosité. Deux amis se retrouvent confrontés à un évènement extra-ordinaire qui va bouleverser leur rapport au monde et à eux-même. Ambitieux à priori? Oui et non. Oui, parce que le concept est culloté et original. Non, parce que Nothing est finalement un film très simple, qui parle plus de relations humaines que de questionnement artistiques et philosophique. C'est une comédie, et en ce sens, Natali trouve l'excuse qu'il n'a pas trouvé pour Cube: l'absence de réponse finale n'ôte rien à l'impact du film. Car ici non plus, on ne saura jamais ce qu'est ce Rien et comment les deux personnages s'y sont retrouvés. Mais ça n'est pas grave, rien n'est prit au sérieux, à l'image de l'ouverture du film sur cette ville faite de papier collé et animée à l'ancienne... On est là pour rigoler, voilà tout. Mais, même si on se marre bien à suivre les mésaventures déjantées (jamais trop déjantées, il convient de le préciser) des deux protagonistes, on est surpris d'y voir se développer une vraie relation humaine, et un travail sur la psychologie des personnages qui donne à ce film une autre allure qu'un simple délire formel. En plus d'une curiosité, une bonne comédie et un bon petit film, sans grande prétention mais qui sait faire la différence avec sa différence. En tout cas, les films cullotés et pourtant grand public sont suffisament rares pour être soulignés de deux traits rouge! C'est celui que j'ai le préféré des trois.



Premiere grosse production américaine. Et ça se sent. Tout est asceptisé, ou presque. Aaah les effets spéciaux sont parfaitement réussis, ça oui, aucun soucis... Mais la réalisation est beaucoup moins personnelle, et le scénario part dans la surenchère. Notez qu'à la base, je ne suis pas un grand fan des films de monstres. Trop souvent pareils, trop souvent prévisibles, ça m'ennuie. Néanmoins, ici, il y a pas mal de très bonnes choses. Même si ont sait très vite que la "créature" échappera a ses créateurs au bout d'un moment et que tout ça finira dans un bain de sang, j'avoue avoir été pris par l'intrigue. Déjà le personnage du monstre est fascinant, d'une humanitée ambigüe, on est à l'affut de la moindre réaction, de la plus petite expression qui pourrait nous faire croire en sa dimension humaine, et donc non monstreuse. Cette ambiguité est parfaitement dosée, et fait monter l'angoisse crescendo. De plus, au delà des évidentes -et faciles- résonnances sur les questions de génétique et d'éthique scientifique, le film pose des questions humaines assez troublantes. Ce sont ces petites choses qui font qu'on accroche et qui rendent le film interessant à suivre. Néanmoins, au bout d'un moment, le scénario sombre dans la facilité dramatique et fantastique, voire horrifique... C'était trop attendu pour être appréciable, surtout que certaines incohérences (dans le comportement des personnages) viennent s'ajouter au sentiment de too much... A trop vouloir en faire, le scénario tue la crédibilité qu'il était parvenue installer jusqu'alors. Dommage, vraiment dommage.
Pour ceux qui l'ont vu, pour moi le film perd toute crédibilité à partir du moment où la femme entre dans la grange et est dégoutée et décontenancée par ce qu'elle voit. (ceux qui ont vu le film comprendront)