Série britannique créé par Mark Gatiss et Steven Moffat, j'ai été plutôt agréablement enchanté par cette version moderne du mythique détective de Baker Street. On m'avait parlé de cette version, mais j'avais tout de même craint le pire en apprenant que l'action se situait de nos jours... Passer outre l'époque victorienne me semblait pire qu'un blasphème: une absurdité !
Pourtant, lorsque la série fut proposée sur France 4, la curiosité l'emporta. La présence de Steven Moffat au générique m'a déjà partiellement rassuré. Etant le scénariste qui à écrit les épisodes de Doctor Who qui m'ont le plus marqués (Ahh ce double épisode dans la Bibliothèque, durant la saison 4 !), et responsable principal de la saison 5 de cet autre mythe britannique (le Docteur, donc). Son sens du rythme, des dialogues, et du mystère ne pouvaient que me faire penser que ce Sherlock partirait sur de bonnes bases. La curiosité se transforma alors en impatience !
Et en quelques secondes, je fut embarqué dans la machine. J'avoue que l'adaptation au contexte contemporain à parfois été difficile, mais l'utilisation des technologies modernes (le téléphone mobile par ex) est si bien utilisée, que ça passe. Et ça passe même de mieux en mieux, car si je regrettais à priori l'absence de l'ambiance propre à l'Angleterre Victorienne, de ses mystères et de sa mythologie, il faut avouer que la force de Gatiss et Moffat est de parvenir à créer avec notre monde actuel un univers qui connait lui aussi ses mystères et sa propre mythologie...
Le format est original pour une série, puisque cette 1ère saison comprend seulement 3 épisodes... Mais d'1h30 chacun ! Ce qui fait que parfois, on peut trouver le temps un peu plus long que lorsqu'on regarde une autre bonne série. Mais globalement, Moffat (qui à écrit le 1er épisode) étant un virtuose du pur divertissement, c'est très bien rythmé, et suffisamment mystérieux pour qu'on accroche sans jamais s'ennuyer. Le second épisode m'a semblé un peu en deça. Le 3eme, mieux, mais pas aussi bon que le 1er. L'effet de nouveauté peut-être?
Ajoutons un choix d'acteur qui me semblait au début contestable (c'est la grande difficulté des reprises ou des adaptations, c'est de parvenir à dépasser l'image que peuvent se faire les gens d'un personnage pour en créer un tout nouveau et plus personnel), mais qui au final s'avère être un excellent casting. Holmes, avec son visage étrange et quasi pré-pubère est d'une efficacité redoutable pour quelqu'un qui utilise 3 expressions faciales en tout et pour tout ! Chapeau !
Précisons que formellement, le résultat est très réussi, surtout pour une série britannique, qui souffre généralement d'un budget trop limité. Sherlock à une identité visuelle et narrative, qui fait primer l'efficacité à la subtilité, certes, mais n'oublions pas que -comme Doctor Who- ça reste une production qui n'ambitionne pas d'aller plus loin que d'être un (très bon) divertissement.
En gros, une bonne surprise donc. Un bien bon moment, que les séries policières américaines sont loin d'égaler...
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