Pour mon premier post sur ce nouveau blog je vais poster un texte que j'ai écrit après être allé au festival BD de Solliès-Ville. Ce festival est incroyable ! Beaucoup d'auteurs célèbres reçus comme des princes (hôtel avec piscine, bon resto, animations sportives et culturelles, un vrai club de vacance dans le Sud de la France, à deux pas de Toulon), qui se pointent à leurs dédicaces plus ou moins à l'heure qu'ils veulent (parfois on peut attendre l'auteur jusqu'à 11h le matin et 16h l'après midi), le tout dans une ambiance hyper agréable (heureusement) de village provençal...
J'aime beaucoup ce festival, même si les organisateurs semblent plus penser à l'accueil des auteurs (certes important) qu'à celui du public.
La remise des prix est quelque chose d'incontournable car terriblement cocasse, mais il y a un côté touchant dans tout ça, c'est fait avec tellement de chaleur et d'innocence... Et puis avec cette atmosphère bucolique, tout passe. Voici donc un compte rendu sarcastique de Solliès-ville 2009.Solliès-Ville, comme tous les ans c'est:
Du soleil, de la chaleur, le village provencal et son atmosphère bucolique, du monde, des fanatiques et des collectionneurs qui font faire la queue à leur sac dès 7h du mat, des badauds qui badaudent, des rôlistes fans d'heroic fantasy qui font la queue pour Crisse et Kéramidas et qui regardent dédaigneux Art Spiegelman en train de faire des "petits mickey" même pas bien fait, des auteurs-star en pagaille, une remise des prix à mourir de rire, encore du Soleil (et oui, Sollies se situant à quelque minute de Toulon, il n'est pas rare d'y croiser Mourad Boudjellal entouré de ses auteurs invités), et toujours du soleil, puisque le grand prix de Sollies est un soleil d'or ! Autant dire que Sollies-Ville pourrait très bien être rebaptisé Soleil-Ville que ca ne choquerait pas grand monde !
Mais cette année se démarquait des autres avec la venue, pas seulement de Art Spiegelman (qui était déjà là l'année dernière) et de Bilal (déjà là depuis 3 ans), mais celles de Charles Burns et Chris Ware. Non de Dieu c'est vrai, je vous jure ils étaient là !!!
En plus avec le public d'habitué qui a généralement l'habitude de se pointer pour Arleston, Rosinsky, Hermann, Mourier ou Buchet (aucun d'eux n'était présent cette année!), enfin ce type d'auteur quoi, ben forcément il y avait pas tant de monde que ca pour les deux américains. Spiegelman était plus difficile à approcher (pour une dédicace j'entend, parce que sinon, il est très accessible, et parle même un peu francais).
Mais l'évènement majeur de ce cru 2009 est, comme toutes les années en fait, la cérémonie de REMISE DES PRIX !!!
Quelques anecdotes à se tordre de rire:
- Remise des prix "amateurs". 2 prix sont remis, l'un pour les + de 16 ans, l'autre pour les moins de 16 ans... La gagnate des + de 16 ans remporte un séjour pour 4 au Val D'Alos ! (quand même). Pour la gagnante des - de 16 ans, déjà il faut attendre 3 minutes avant que quelqu'un retrouve son nom (il n'y avait aucun papier dans l'enveloppe lors de l'ouverure, la vaste blague), et lorsque celle-ci monte sur scène elle se voit remettre une petite statuette de lapin dessiné par Enki Bilal, équivalent modeste du Fauve d'Angoulème dessiné par Trondheim... La pauvre elle semblait un poil déçue...
- Le présentateur, toujours le même que d'habitude, chevelu et bedonnant, sorte de pilier de bar quinquagénaire après quelques verres de pastis, ne sait plus qui doit donner le prix du meilleur album de l'année. Puis lorsque la personne en question (finit la directrice de la poste du coin ou le boulanger, maintenant c'est du haut standing, puisque nous avons là le directeur général de la caisse d'épargne PACA en personne !) ouvre l'enveloppe, il la trouve vide, une nouvelle fois... Bref, le nom du gagnant est finalement retrouvé, il s'agit de Charles Burns, ah ben oui, black hole c'est tout récent, c'est vrai... J'allais oublier que le présentateur, toujours à l'affut de se faire passer pour le copain de service (les auteurs sont tous ses amis, et il n'oublie jamais de nous le redire, genre "Aller vient Enki, monte, vous savez Enki, je ne le connais pas depuis longtemps, on s'est rencontré ici à Solliès Ville il y a 4 ans, au début, Enki, tu étais un auteur célèbre auquel chaque parole échangée remplit de joie et d'émotion, maintenant, on peut le dire, tu es un ami, Enki -petite tape sur les épaules- et c'est toujours un plaisir de te revoir"), bref, le présentateur donc, dès que Charles Burns monte sur scène, tend un bras vers lui et lance un "come-on my friend" qui a fait rire tout le monde... A savoir ce monsieur parle very mal anglais et Burns ne touche pas un mot de francais... Un ami avec qui il doit aimer parler donc...
- Mattotti (prix du dessin) qui fait remarquer que le micro n'est pas assez fort car on entend rien au fond (a vrai dire j'étais presque devant et j'entendais pas grand chose non plus! et dire que l'ingé-son était juste a coté de moi et ne remarque rien...)
- Le présentateur, toujours lui, remet le Soleil d'Or à Art Spiegelman, et pendant que celui-ci approche de la scène, il tente de définir Maus, pour ceux qui ne connaîtraient pas: "Maus, qu'on ne peux pas qualifier de bande dessinée puisque c'est une oeuvre magistrale". Aussi incroyable que véridique !
- C'est Enki Bilal qui remet le prix à Spiegelman et à Françoise Mouly (Voir la photo ci-contre où Spiegelman et sa femme, Françoise Mouly, posent avec Emmanuel Lepage et Pascal Orsini) et celui-ci a prévu un petit discours où il place à 4 reprises que Solliès est bien le plus grand festival internationnal de bande dessinée (on a du mal a savoir si c'est une blagounette ou pas, mais j'espère que oui), et un petit jeu de mot bien sentit "il existe les chiens truffiers, et bien à Solliès on a les Lapins Figuier" - a savoir, que Sollies-ville, la Farlède et Sollies-pont, sont connus pour leur figues... Et le lapin c'est le trophé dessiné par bilal lui meme... On comprend pourquoi Bilal ne fait pas dans la Bd humoristique...
Ajoutons à tout ça une petite phrase extraite de leur site, sorte de petite cerise sur le gâteau:
Un Festival novateur : aussi bien dans le choix des auteurs invités que dans son palmarès, le festival a souvent été un précurseur. Ainsi, Max Cabanes, François Boucq, Zep, Lewis Trondheim, Philippe Dupuy et Charles Berberian ont reçu le Grand Prix de Sollies-Ville, avant de devenir “Grands Prix d’Angoulême”.
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