dimanche 14 novembre 2010

Séances DVD d'octobre




Kick Ass, de Matthew Vaughn

Oh punaise ca déménage!
alors autant j'ai regretté qu'ils aient ôté l'archi gore de la BD (pas lu mais feuilletée) pour que ca passe pour le plus grand public (ces producteurs sont vraiment des nazes). Autant ca reste suffisament gore, juste ce qu'il faut, pour etre troublant, et faire se questionner sur les limites de ce qu'on est prêt à accepter ou pas, ce qui est montrable ou pas...
C'est drôle, c'est fun, ça, pète, c'est violent, ca prend à contre pieds les habituels poncifs de super héros, du vrai pur film de divertissement comme j'aime!


Agora, d'Alejandro Amenabar

J'avais lu tant de mauvaises choses sur ce film, que finalement j'ai bien aimé !
En fait je crois qu'il y avait trop d'attente concernant ce film. Chaque oeuvre d'Amenabar (Mar adentro, Les autres, Tesis, et son chef d'oeuvre: Ouvre les yeux) est désormais une promesse, et celui-ci n'a certes pas tenu toutes les siennes. Aménabar ne semble pas savoir filmer les oeuvres épiques, lui qui est si bon pour pour les atmosphères, celui-ci en est totalement dépourvu (excepté les scènes filmées en plongées montrant des hordes de fanatiques détruire les rues, qui a défaut d'etre hyper originales fonctionnent très bien a mon sens, et donnent une vraie ambiance). Malgré tout, le scénario illustre plutôt bien les enjeux politico religieux qui secouèrent la région Alexandrine à l'époque. Je ne sais pas si le film est plutôt neutre ou s'il affiche un partit pris douteux (là les chrétiens sont les pires méchants, plus sadiques que Freddy et Sauron réunis, et les païens sont des gens plutot cultivés et intelligents, même si c'est eux qui ont commis les premiers actes qui entrainèrent la révolte chrétienne). Difficile a dire quand on est aussi bon en histoire que moi. En tout cas, le film m'a interessé. Plus par son scénario (écrit par Aménabar aussi), que par sa réalisation, assez pauvre.


Âmes en stock, de Sophie Barthes


Paul Giamatti (le célèbre acteur américain) est en pleine crise existentielle. Il se cherche, peinant même à trouver le ton juste lors des répétitions de sa prochaine pièce. Il entend alors parler de la « Banque des Ames », laboratoire privé proposant un service des plus intrigants : retirer l'âme des patients, tout simplement, et pourquoi pas la remplacer par une de celles disponibles dans leur catalogue ! Séduit, il décide donc de procéder à l’ablation de son âme. S’en suivent des réactions en chaîne dont il n’imaginait pas l’ampleur... Synopsis intrigant. Acteur que j'aime bien. Mais un petit trucs tiquait pour moi: l'idée me faisait songer à "Dans la peau de John Malkovitch", film que je trouvais amusant sur le papier et emmerdant en vrai... Là c'est quand même un peu mieux. Moins fou, c'est peut-être un peu pour ça aussi. Plus humain en tout cas. Des choses sont interessantes. Mais comme "Dans la peau de...", le film à du mal à décoller, du mal à dépasser les frontières du concept, et de transcender celui-ci. Là, ça mène à pas grand chose finalement, ou a des choses qui auraient pu être amenées sans ce concept... Donc bon, un petit film existentiel sympa, mais voilà.

mercredi 29 septembre 2010

Dernières lectures BD


Ca faisait un moment que j'entendais parler de cette série. Un manga sur le vin. Pourquoi pas! Moi qui ai trouvé Yakitate Ja-Pan très drôle et appétissant (lu les 6 premiers tomes), je me dis que ça pourrait être l'occasion de découvrir l'univers du vin qui m'est assez étranger, malgré que j'apprécie de plus en plus d'en boire.
Néanmoins, je ne voulais pas commencer une nouvelle série, surtout en manga: j'ai plus de place!!!
N'ayant pas le public pour ce genre là où je bosse, j'ai quand même tenté le coup un soir: j'ai acheté le 1er volume.
Et bien, c'est pas aussi bon que ce que je pensais après avoir lu toutes ces excellentes critiques sur le net. C'est même très caricatural! Là où Yakitate Ja-pan était dans l'excès volontaire (ce qui en faisait tout son charme, avec son humour con comme c'est pas permit), ici on est pas dans la comédie, pas du tout (a part deux ou trois dialogues par ci par là, en tout petit et hors bulle)! L'aspect caricatural, inhérent je pense au genre du manga culinaire, se recent donc ici fortement à chaque petite exagération. Le ton aurait été moins "grave" ou disont moins sérieux, peut-être que ça serait passé. Mais là, l'histoire est à dormir debout et les réactions des personnages pas très crédibles. Pourtant, j'ai quand même plutôt apprécié la lecture, car ce que je cherchais avant tout c'est en apprendre plus sur le vin tout en me divertissant (et pas en lisant un truc rébarbatif et chiant que j'abandonnerai au bout de 5 lignes). Et pour le coup, les gouttes de dieux apporte un bon lot d'informations, ce qui n'est pas néglibeable. Notons aussi que le suspense est assez bien maintenu (malgré un enjeu un peu léger à mon goût), ce qui donne tout de même envie de lire la suite.
Au final, j'ai pas été transcendé par la BD en elle-même, mais j'y ai trouvé ce que je cherchais, donc je suis relativement satisfait. Je ne pense pas que j'acheterais la suite, j'offrirai ce tome-ci à quelqu'un je pense. Par contre, ça serait bien que cette personne hachette les autres, et pense à moi :)
héhé



Les références (finalement pas si nombreuses, disons qu'il y aurait pu y en avoir encore plus, et des plus drôles), le rythme inégal (avec ses strips au nombre de cases aléatoires) et ses enchainements très éliptiques, le dernier bouquin du duo quasi inséparable Spiessert et Bourhis s'adresse avant tout aux fans de star wars (ep. IV à VI), qui retrouveront quelques dialogues par ci par là (parfois un peu réadaptés) généralement utilisés dans un contexte tout juste différent pour que ca en devienne comique. Enfin, si on veut. Parce ce qu'il faut bien le dire, ce qui pêche dans cette parodie, c'est bien l'humour. Si certainement idée de re-constextualisation sont très bonnes, globalement les gags en eux-même (ceux qui clôturent le strip, et doivent donc être incisifs, efficaces) sont vraiment pas terrible. J'ai dut esquisser 2 ou 3 sourires pas plus, et je suis plutôt très bon public en ce qui concerne l'humour! (et de star wars de surcroit!)
Un autre truc me gène, c'est que souvent je trouve les dialogues originaux de star wars bien plus marrant! Du coup, pour moi là ça tombe à plat puisque ca ne tient pas la comparaison! En gros c'est pas drôle. C'est con pour un album d'humour.
Ajoutons pour finir que pour ceux qui n'ont pas vu (ou peu vu) "un nouvel espoir" (l'épisode IV) ça risque de tomber à l'eau encore plus souvent, puisque les références (qui font la drôlitude de 85% des choses) ne seront pas comprises...
Reste des dessins marrants, un délire plutot sympathique à la base, et une réelle bonne humeur globale qui s'en dégage.
Mais pour moi ça reste un délire de geek, qui parlera aux seuls fans... Je suis même étonné que Trondheim ai publié ça, lui qui est souvent assez coriace en ce qui concerne l'humour, c'est qu'il a su trouver ça drôle! Ou alors il s'est dit qu'une parodie de star wars ca allait forcément se vendre. Entre les deux solutions laquelle je préfère croire? Je n'ose pas.



Une réédition à priori légèrement retouchée et augmentée de commentaires et autres analyses. J'ai adoré cet album, qui est pour moi un des meilleurs de la collection aire libre, et un de mes préféré du duo Boilet-Peeters. Si le récit avait des faiblesses, elles étaient contrebalancées par une originalité du sujet et du concept, par un rythme et une crédibilité rarement égalée. Je n'ai pas encore lu cette version, qui est apparement la version japonaise (que les auteurs avaient légèrement remaniés) édité en france. Si je ne l'ai pas encore lu, c'est parce que je connais déjà très bien l'oeuvre originale, et que je ne l'ai pas mis dans mes priorités. J'y reviendrai donc plus précisément une fois lu.

jeudi 19 août 2010

L'univers est bien mystérieux (3)

Nous en étions donc à l'arrivée d'Einstein dans la monde de la physique. Une arrivée en fanfare!
Sa théorie de la relativité (plus tard appelé "relativité restreinte" ) bouleversa la vision scientifique du monde.

Revenons un poil en arrière, pour nous rafraichir la mémoire...
-Pour Newton, les lois de la physique doivent être les mêmes pour tous les observateurs en mouvements quelque soit leur vitesse de déplacement.
-La vitesse de la lumière à une valeur déterminée.


Nous sommes en 1905, Einstein eu une idée "simple": la vitesse de la lumière étant une constante, on peut la considérer comme une règle. Une loi.
Ainsi, tous les observateurs devraient trouver la même valeur à la vitesse de la lumière, quelque soit la vitesse à laquelle ils se rapprochent ou s'éloignent de la source de lumière...

Non seulement cette idée pourtant simple parvenait à expliquer le statut de la vitesse de la lumière dans les équations de Maxwell (sans avoir besoin de l'éther ou de tout autre cadre de référence), mais elle eut aussi plusieurs conséquence remarquables, souvent contraires à l'intuition...
Avant de prendre un exemple, il est important de se remettre en mémoire certaines bases mathématiques:
-Pour calculer une vitesse, on divise une distance par une durée.
Appellons la vitesse V, la distance D, et la durée (le temps) T.
on a donc: V= D/TSur le tableau de bord de votre véhicule la vitesse est indiqué avec cette équation!
V= 60 km/h, par exemple, ce qui équivaut a dire que votre vitesse est de 60 km en 1 heure. (D= 60 km et T=1 heure)

Nous avons vu au chapitre précédent que deux observateurs différent, l'un situé à bord d'un train et l'autre à l'extérieur, n'auraient pas la même perception de la distance parcourue par un objet lancé en l'air, dans le train.
Reprenons cet exemple du train, mais remplaçons la balle de ping pong, par un flash lumineux...
Les deux observateurs ne s'accorderaient pas non plus sur la distance D, parcourue par la lumière.
N'oublions pas que la vitesse de la lumière est invariable, D/T ne peux donc pas donner une valeur différente de V.
Puisque D est différent selon les observateurs, il faut que T soit également différent pour qu'on puisse ré-équilibrer l'équation...
En gros, les deux observateurs ne seraient pas d'accord sur la durée, et donc le temps devient une notion relative à l'observateur!

En d'autres termes la théorie de la relativé restreinte a mis fin au concept de temps absolu!

Quand on parle de temps relatif, on pense toujours qu'il est relatif à la perception de chacun (quand on s'ennuie on a l'impression que le temps passe plus lentement, par exemple). Pourtant on vient de voir qu'il s'agit réellement une loi physique!Chaque observateur possède sa propre mesure du temps, donnée par toute horloge qu'il aurait sur lui! Des horloges identiques emportées par des observateurs différents n'indiqueraient pas le même résultat!
On peut en déduire que le temps et l'espace sont liés, couplé au sein de ce qu'on a appelé l'espace-temps... Car en effet, si dans l'équation le temps T reste stable, ça serait la Distance, et donc l'espace qui se serait contracté ou dilaté! Les deux sont indissociables, et leur véritable nature est contre-intuitive!

Notre espace est un espace en 3 dimensions. La hauteur, la largeur et la profondeur. Mais puisque l'espace et le temps sont indissociables, on peut dire que nous vivons dans un univers à 4 dimensions. Chaque évènement ( tout ce qui se produit en un point précis de l'espace à un moment donné) peut ainsi être définit par quatre nombres, quatre coordonnées.


Cette théorie à également des effets sur les corps se déplaçant à une vitesse proche de celle de la lumière:
C'est la célèbre équation E=mc² qui est à l'origine de cette déduction. (E= énergie, m=masse, et c=vitesse de la lumière)
Selon cette équation, si l'énergie d'un corps augmente, sa masse, et donc son inertie, augmentent également.
L'énergie liée au mouvement, nous l'avons vu, est appelée énergie cinétique.
L'inertie est au contraire, la résistance à toute modification de vitesse.
L'inertie d'un corps augmentant avec son énergie cinétique, plus il se déplace vite, plus il devient difficile d'augmenter sa vitesse.
Quand la vitesse d'un corps augmente pour atteindre une vitesse proche de celle de la lumière, son inertie devient considérable! Il faut donc de plus en plus d'énergie pour continuer à accélérer!
Il existe une limite mathématique à cette équation: Si un corps atteint la vitesse de la lumière, sa masse deviendra infinie. Par conséquent, pour ré-équilibrer l'équation, il faudrait que l'énergie dépensée soit infinie. Ce qui est évidemment impossible...

Ne me demandez pas de vérifier ça mathématiquement, je fais confiance à ceux qui savent lol

Il est donc impossible à tout corps possédant une masse de se déplacer à la vitesse de la lumière... Et on ne peux pas non plus la dépasser . Seuls les photons et autres éventuelles particules sans masse sont capables de voyager à cette vitesse.

Mais cette théorie de la relativité est appelée "restreinte" car elle butait sur quelque chose considéré comme essentiel dans la physique moderne: La théorie de la gravitation de Newton!
En effet, chez Newton, si le soleil disparaissait d'un coup, il faudrait environ 8 minutes avant que la terre ne s'assombrisse, mais l'effet gravitationnel de la masse du soleil cesserait immédiatement. L'effet de la gravitation agirait donc à une vitesse infinie, et non pas à une vitesse inférieure ou égale à celle de la lumière, comme le suggère Einstein.

Einstein tenta vainement pendant des années de rendre compatible les deux théories, finalement, en 1915, il proposa une théorie plus révolutionnaire encore, appelée aujourd'hui relativité générale!

Je vous invite a regarder cette vidéo en 3 parties, qui explique bien tout celà et n'est pas très longue (moins d'une demi-heure):
http://www.youtube.com/watch?v=y-qMCcGMgfA

L'univers est bien mystérieux (2)

Nous avons vu la dernière fois la loi de la gravitation de Newton.
Celle-ci nous apprenait que deux corps, même de masse inégale, tombent à la même vitesse. Tout ça a cause de la loi de l'inertie (au plus un corps est lourd, plus plus il est difficile à déplacer) et celle de l'énergie cinétique (au plus un corps est lourd au plus la gravitation va être forte et donc au plus il va tomber vite), qui s'annulent mutuellement.
Mais la loi de la gravitation nous apprend autre chose encore. Au plus 2 corps sont éloignés l'un de l'autre, au plus l'attraction gravitationnelle entre eux sera faible.

A l'échelle de l'univers ces lois révèlent quelque chose de surprenant: il n'existe pas de repos absolu! Qu'est-ce que ça veut dire? Eh bien, que chaque parcelle de l'univers est constamment en mouvement.
L'implication en physique est considérable: elle signifie qu'il est impossible de déterminer si 2 évènements qui se sont produits à des instants différents ont eu lieu au même endroit dans l'espace!!!

Un peu compliqué, je m'explique!
Puisque qu'il n'y a pas de repos absolu, la notion de mouvement n'a de sens que pour un corps en relation avec d'autres corps, c'est une notion relative.

Imaginez un train roulant roulant à 144 Km/h et quelqu'un lançant une balle de ping pong en l'air dans ce train. La balle rebondit deux fois au même endroit à une seconde d'intervalle.
Pour une personne à bord du train, la distance entre les points d'impact des deux rebonds est nulle (puisqu'elle a rebondit au même endroit).


En revanche, pour une personne qui observerait la scène de l'extérieur du train, sur le quai, les deux impacts se sont produits à 40 m l'un de l'autre (compte tenue de la vitesse de déplacement du train).



Aucun des deux observateur ne peut se dire plus immobile que l'autre, et pourtant ils n'ont pas la même perception du mouvement.
Les déplacements et les mouvement sont donc tout ce qu'il y a de plus relatif!

Mais, le XXeme siècle nous a appris que le mouvement n'était pas la seule notion relative essentielle à compréhension de notre univers.

Je passe rapidement la théorie de l'électromagnétisme de Maxwell, et le constat de Michelson et Morley, car c'est compliqué et pas essentiel à comprendre dans le détail. Ce qui est intéressant c'est de savoir ce que ça implique:
Maxwell s'appuya sur la découverte de Roemer concernant la vitesse finie de la lumière (299 792 458 m/s). Mais nous venons de voir que selon les lois de Newtown, qu'une notion de constante dans l'univers est difficile à appréhender, car tout est en mouvement constant. On supposa alors que comme les vagues ont besoin d'eau, et le son besoin d'air pour se déplacer, la lumière à besoin d'une "substance" pour se propager. On nomma cette substance "ether". Selon Maxwell, la vitesse de la lumière reste fixe par rapport à l'éther. Ce qui veux dire que si on se rapproche de la source de lumière, on aura l'impression que la lumière se déplace plus vite, puisqu'elle nous arrive plus vite dessus (ce qui correspond à la vision newtownienne)... Michelson et Morley voulurent constater cette hypothèse. Ils calculèrent la vitesse de la lumière du soleil à un moment où la terre se rapprochait de lui...
Eh bien, ils furent stupéfait de voir que la vitesse demeurait rigoureusement la même!

La vitesse de la lumière serait donc invariable. Une constante! Roemer avait raison !

La théorie de l'éther était donc remise en question. Et la lumière et sa vitesse restèrent bien mystérieux jusqu'à ce qu'un inconnu du bureau fédéral de la propriété intellectuelle de Berne (Suisse), un certain Albert Einstein, fit remarquer que cette hypothèse de l'éther devenait superflue si l'on acceptait d'abandonner l'idée de temps absolu!

Nous verrons ça la prochaine fois!

samedi 24 juillet 2010

Inception, de Christopher Nolan





Annoncé comme le blockbuster de l'été, le dernier Nolan va en refroidir plus d'un. Film de divertissement: oui, mais faut s'accrocher !
Ca faisait longtemps qu'un film ne m'avait pas demandé une telle attention, et ce dès la 1ère minute de film !
Faut aimer, moi j'aime. J'aime être porté par un film, mais j'aime aussi être forcé à pénétrer son récit, sa narration. Certains resteront sur le palier, d'autres auront la curiosité et la volonté de le franchir.
Inception est une sorte d'aboutissement du Prestige. En effet les deux ont pour thème central la manipulation. Nolan exploite un filon déjà utilisé à maintes reprises par divers cinéastes, dont Lynch et Cronemberg par exemple. Comme eux deux, il aime manipuler le spectateur et le positionner directement face au concept, mais contrairement aux cinéastes pré-cités, il intègre ses concepts dans des films de genre aux codes bien définis. Dans memento, le spectateur est comme dépossédé de la continuité du récit, puisqu'on ne connait jamais les évènements antérieurs, et se retrouve ainsi dans une situation de quasi-amnésie comme le héros du film.
Dans Le Prestige, il prend le prétexte de la vengeance pour détourner l'attention du spectateur, tout comme un illusionniste pourrait le faire. Si le film parle de magie, d'illusionnisme, Nolan conceptualise ainsi l'idée que le cinéma est l'art de l'illusion par excellence!
Inception, s'il est plus simpliste que ces précédents films quand a ses personnages (sorte de coquilles vides qui ne sont pas destinés à réellement exister mais bel et bien à rester des personnages de cinéma), et a ses thématiques (à part celle du remord il n'y a pas grand chose de "profond" à en tirer...), est tout de même d'une grande puissance formelle. Un umbroglio, une surenchère, de l'esbrouffe? Oui aussi, mais tellement bien foutue que ca laisse pantois. Nolan aura réussit, surtout avec un final certes quelque peu attendu mais tout de même troublant, à nous mettre face nous perdre volontairement dans les limbes de l'inconscient. A trop jouer avec la fiction on en perd toute réalité, le spectateur ne peut rester que circonspect devant un tel condensé de non-réponse ou la multitude possible de réponse, il ne sait plus où il en est, le rêve et la réalité se mèlent et l'art de la grande illusion du cinéma prend tout son sens. Inception m'a rappelé la fin du film de Cronemberg Existenz, où un personnage demande à Jude Law, qui est en train de le menacer avec un flingue: "Heu rassure-moi, on est encore dans le jeu (-virtuel- pour ceux qui n'auraient pas vu le film), là?". A la sortie d'Inception, le spectateur se pose la même question sans avoir de réponse: où est la réalité?

La faiblesse de la quasi totalité des derniers films manipulateurs depuis Usual suspect à Shutter Island, c'est de donner une explication. Toujours décevante, car toujours avec les mêmes ressorts, les même thèmes, les mêmes idées, mais aussi parce qu'elle lève le voile de l'illusion. La fascination disparait alors. Inception, malgré ses défauts (surtout le vide intersidéral de son récit - compensé par une multitude de rebondissements, blockbuster oblige, et de complexité scénaristique, Nolan oblige) restera fascinant pour oser ne rien révéler.
Il me faut un 2eme visionnage !

vendredi 23 juillet 2010

Critiques de 3 films

j'ai vu enfin This is Spinal Tap, de Rob Reiner

le faux film documentaire sur le faux groupe de hard rock des années 70 (le film se déroule en 1982, en fin de carrière du groupe).
Moi qui ai vu plusieurs reportages d'époque sur des groupes des 70's (led zep, pink floyd, black sabbath...), c'est tout à fait ça ! J'ai adorer retrouver les gimmicks musicaux et de mise en scène de ces années rock ! Bon on sent que c'est mis en scène (trop de plans différents, certain passages font trop écrit), mais globalement c'est plutot bien fait. On y croit presque. En tout cas plus que pour le film de Peter Jackson sur le grand cinéaste oublié (forgotten silver).
Si j'étais pas musicien j'aurais peut être pas tiqué sur les sales playbacks instrumentaux: les acteurs savent jouer, oui, mais ils ne jouent pas les bonnes notes au bon moment. C'est peut etre aussi un gag, je ne sais pas, en tout cas c'est possible car il faut avouer que les concerts de l'époque c'était des fois du rafistolage, des images qui collent pas au son... (le tout début de Since I've been lovin' you, de Led zep sur le reportage [i]The song Remain The Same[/i], par ex, ou le concert à Pompei de Pink Floyd qui en est truffé)

Ca caricature, mais ça caricature intelligemment, et puis on sent un véritable amour pour ce genre de groupe, d'esprit, d'époque. Les relation entre les musicos, les périodes de gloires et de déclin... Ils ne parle pas beaucoup des excès en tout genre, mais c'est tant mieux, trop de choses ont déjà été faites a ce sujet, c'est intéressant aussi de parler d'autres choses.
Mes passages d'anthologie:
-L'ampli qui va jusqu'à 11
-Le guitariste qui fais son solo allongé par terre et qui arrive plus à se relevé (c'est un roadie qui le soulève)-"on peut pas relever des empreintes de vomi"
-le groupe qui se perd dans les coulisses de la salle de concert et n'arrive pas à trouver la scène

Morse, de Tomas Alfredson, d'après John Ajvide Lindqvist

Bien aimé ce film. Même beaucoup aimé. Approche intéressante et fascinante du mythe du vampire. mettre en scène des enfants plutot que des adultes est un coup de génie. Ca fait penser que l'auteur lui aussi a trouvé, comme moi, que le vampire le plus terrifiant d'Entretien avec un vampire était la petite fille !
Une volonté de masquer une part de la réalité, faire fonctionner l'imagination bien plus que d'ordinaire, et souvent de facon assez originale.
Malgré tout, je regrette un certain manque d'efficacité peut-être. Le film n'est pas flippant, et est quand même assez mollasson. Mais il est fascinant et intéressant. Ca oui.
Les deux enfants-acteurs sont épatants.

Bronson, de Nicolas Winding Refn


Un peu pareil que Morse. Intéressant, pleins d'idées (l'idée de la scène de spectacle et du clown est excellente, et bien exploitée), mais manque un poil d'efficacité et d'approfondissement psychologique, lui. Mais fascinant et intéressant aussi, ça oui. Tom Hardy est franchement génial.

samedi 10 juillet 2010

Soleil-Ville, enfin la suite

Ouf ça y est, je ressort un peu la tête de l'eau, et j'ai pu me consacrer à ce maudit chapitre 6 de Soleil-ville!
J'ai eu quelques difficultés à m'y remettre, surtout que l'ambiance change un peu ici (j'ai recommencé 4 fois avant d'arriver à cette version qui ne me convient pas encore totalement, mais je préfère y revenir plus tard et avancer). Vous pouvez le lire en ligne ici:


http://loic.massaia.free.fr/soleil_ville_615.htm

Ce 6ème chapitre est intitulé Le idee nere di Bianco, et met en scène comme personnage principal Guillaume Bianco, l'auteur de l'excellent Billy Brouillard !

mercredi 19 mai 2010

Lectures BD

Je me rend compte que je parle finalement peu de bande dessinée, mais c'est parce que je n'en ai pas beaucoup lu ces derniers temps. En fait mes dernières lectures remontent presque toutes à l'après Angoulème.


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La porte, de José Parrondo.
Alors, déjà je suis assez fan de l'univers de parrondo, cette sorte de fausse naïveté et ce côté minimaliste graphique me botte bien. Mais surtout parrondo est un auteur que je trouve très ingénieux, un peu comme un Trondheim, un Ibn Al Rabin ou un Greg Shaw, et j'adore ça^^
Mais ca fait quelques temps que j'arrivais plus trop à retrouver la vrai fraicheur de mes premières lectures Parrondienne. Ca commencait à tourner en rond, les derniers albums débutaient toujours bien, rythmés et plein d'idées, et ils s'affadissaient petit a petit jusqu'à une fin généralement décevante...
J'ai attendu longtemps un nouveau livre (il a bossé pour le dessin animé pendant 2 ans ce qui l'a empêché de faire du livre), et je ne sais pas si c'est cette attente, ou le fait que Parrondo ai retrouvé son support de prédilection. Mais ce livre est un petit bijou. Il n'avait jamais été si poétique et introspectif, c'est très touchant. Tout ça sans perdre son coté faussement enfantin, léger et drôle, ni son ingéniosité fulgurante. Ce livre m'a épaté.

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5000 Km par seconde, de Manele Fior.

Alors Manuele Fior est un putain de dessinateur, il faut bien le dire. C'est un gars qui a une palette graphique inouïe et qui à une sensibilité dans son trait vraiment magnifique je trouve. Donc cette album est visuellement à pleurer, tout en aquarelle, aux ton légèrement pastel (mais pas mièvres) jouant sur les tons et les ambiances. Mais Manuele Fior est aussi un putain de narrateur quand même. Quand on lit, même si l'histoire n'est pas passionnante, on a du mal à décrocher. Je ne sais pas si c'est juste un grand graphiste mélangé avec un grand conteur, ou si c'est juste un gars avec un évident bagage technique et qui a réussit intelligemment à trouver la parfaite alchimie entre le plaisir de l'image et celui de la séquentialité.
Je n'ai pas été parfaitement conquis par l'histoire de ce livre, que j'ai trouvé un peu trop esquissé, j'aurais aimer rentrer plus dans la profondeur. Mais en même temps de rester un peu spectateur de ce récit, ca colle parfaitement à ce qu'il a voulu faire, un récit sur le passé et les actes manqués, comme si on revivait chaque instant de la vie passé des personnages, comme des souvenir. Ca nous permet de se dire à chaque fois, "ouais ca c'est passé ainsi, mais ca aurait pu se passer autrement si..."
Un beau livre, sensuel et terriblement nostalgique. Un peu déprimant aussi. Peut-etre trop.

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Au recommencement, de Thomas Gosselin

Un dessin un eu étrange auquel j'avais un peu de mal à trouvé un vrai intérêt à la base (pourtant j'aime bcp la couverture). Pourtant à la lecture, le récit est si étrange, si décalé, carricatural, drôle et incroyablement intelligent, que le dessin m'est apparut hyper inspié, et à la parfaite image de ce récit.
J'ai rarement lu un livre aussi barré sans être trop dans le n'importe quoi, aussi intelligent sans être prétentieux, aussi bavard sans être chiant, aussi personnel sans être égocentrique... Bref un livre intrigant et passionnant, qu'il est bon de lire et relire, si on s'en donne le courage à la base.

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Donjon crépuscule T.106: Révolution, de Sfar, Trondheim et Obion

Bon il faut bien de lire, pour moi Donjon est une série qui commencait sérieusement à battre de l'aile. Je sentait des auteurs qui se prenaient plus au sérieux qu'au début de la série, et des auteurs qui semblaient avoir moins de plaisir à écrire des scénarios. C'est marrant de développer des univers et des personnages, et il sont fort pour ca les deux gaillards. Seulement, quand il s'agit de créer un récit fleuve à un rythme d'enfer, on sent qu'ils s'épuisent un peu... (d'ailleur le rythme c'est terriblement atténué -certainement au cause des excursions cinématographiques de Joann Sfar, mais pas que, je pense qu'ils avaient un peu besoin de prendre du recul...)
Pourtant ce nouvel opus de donjon crépuscule à été le premier depuis bien longtemps (au moins 2 ans) à me procurer un vrai plaisir de lecture. Et en plus Obion dessine à merveille l'univers donjonesque, un vrai bonheur, ca bouge, c'est souple, ça vit!
En gros : C'est drôle, c'est frais, c'est original, c'est envolé, y a de l'aventure, du sexe, de l'action, de l'humour sous diverses formes. Tout ce qu'on aime dans donjon quoi. Et ça fait du bien.


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Travelling square district, de Greg Shaw

Alors difficile pour moi d'être objectif, tant je suis fan du travail antérieur de Greg Shaw, et que ce type, sans aller jusqu'à dire que c'est un ami, je dirais que c'est un pote. (merci à lui de me l'avoir envoyé gratos par la poste)
Pourtant il faut bien le dire, ce gars là est très ingénieux, et sacrément doué.
Je n'ai pas été particulièrement emballé par le récit lui-même, assez banal malgré un côté satyrique très apréciable. Mais avant tout Greg Shaw est, comme il aime bien le rappeler lui-même, un auteur conceptuel. Et là le concept du bouquin, c'est tout simplement de la balle. Un parcours pictural sur une même image (celle de la couverture) sur laquelle on zoome pour se rapprocher d'une scène avec des personnages. Tout ca se croise et se recoupe, pour nous donner un récit policier assez bien foutu.
En plus, il s'est mit pour la 1ère fois aux dialogues, et il est plutôt bon dans le domaine, le bougre.
Chui pas jaloux, mais presque.

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Love and Hat, de BigBen

Alors, un peu comme Greg Shaw, BigBen étant un pote, je part forcément avec une idée positive. Mais j'avoue avoir été particulièrement surpris (agréablement) par cet album. Moi qui l'ai toujours trouvé bon dans les dialogues, j'ai été surpris de le voir faire du muet. Et pourtant sacré réussite ! Il est parvenu a faire un album sacrément riche avec aucun mot.
Ca parle d'un homme portant un chapeau (melon). Il est gros et à un gros pif. En plus il a une profession pas très glamour: il est astronome. Comment quelqu'un ayant la tête dans les étoiles pourrait-il trouver l'amour sur terre? Pourtant, voilà bien un objectif que notre personnage principal à l'rai de s'etre fixé: trouvé l'amour. Il le cherchera partout, sous des formes différentes (agences matrimoniales, meetic, la voyance...)...
Il y a une vrai profondeur dans se bouquin, une poésie légère et un humour subtil. BigBen est très fort pour la satyre, j'adore son petit côté sarcastique (voir ceci par ex: http://groinge.free.fr/cxp/hotpouf2.gif), et cet album en compte un bon paquet. C'est un ensembles de petites histoires divisées en chapitres, et chacune ou presque à son propre ton, sa propre identité. C'est assez varié, et à chaque fois on est surpris par ce qu'il s'y passe.
Son meilleur album, sans aucun doute...

Sinon je lis un peu des mangas...

http://img.amazon.ca/images/I/519tHPwaIqL._SL500_AA300_.jpg
Pluto, de Naoki Urasawa et Takashi Nagasaki
d'après Osamu Tezuka

3 tomes parus en france pour le moment. Difficile de se faire un avis. Personnellement, je suis assez dubitatif. Je m'attendais peut etre à autre chose... Urasawa pour moi, c'est un auteur qui enchaine les cliffangers et les rebondissement à une telle vitesse qu'on à pas le temps de réfléchir. Du coup, c'est prenant, hyper prenant. C'est aussi un auteur qui parvient à créer un univers et une ambiance terriblement fascinante, sans pour autant piocher dans une imagerie collective voire populaire... C'est aussi un auteur qui sait créer des personnages qui ont une certaine consistance, une profondeur.
Là je ne retrouve rien de tout ça...
Le récit est plan plan, l'intrigue pas hyper passionante, et les personnages assez creux (c'est normals c des robots me dira-t-on!). Et c'est pas parce qu'il nous montre, par ex, un robot qui sait jouer de la musique belle à en pleurer que ca leur donne de la profondeur, au contraire, ca fait cache-misère.
Pourtant je dois avouer avoir apprécié le 3ème tome. On est un peu sortit du systématisme narratif des deux premiers (la mise en place a donc été un peu trop longue pour moi), pour enfin flirter avec un certaine sensibilité (l'humanité des robots) et un vrai récit (on est plus dans le "un robot se fait tuer, l'enquete piétine, un autre robot se fait tuer, l'enquête piétine encore, un autre robot se fait..."). J'attend de voir la suite.

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Bienvenue dans la NHK, de Tatsuhiko Takimoto et Kendi Oiwa

J'avais adoré l'animé, acide, subversif, un peu dingue et sacrément drôle. J'ai été un peu déçu par son adaptation papier. Ca va trop vite, et les gags sont trop souligné, ce qui donne l'impression que les auteurs sont plus dans l'optique d'ouvertement se moquer des Hikikomoris (cette branches des Otakus japonais, qui en vient a se couper du monde et a rester enfermé dans leur chambre des mois durant, parfois des années). Alors qu'à la base, cette moquerie pousse plutôt à la réflexion sur la société et de la perception qu'on a des autres, de notre propension au préjugés, etc... Là, du coup, le propos est un peu trop en retrait, ça fait un peu gratuit. Néanmoins, si on prend un peu de recul, cette série reste un ovni trash (encore plus trash que l'animé par moment), qui n'a pas peur de démonter ses personnages principaux sans aucune pitié, de les rabaisser au niveau le plus bas de la loositude... Oui, tous les personnages important de NHK sont tous des loosers, de sacrés loosers même. Si la série a tendance à se répendre un peu dans la redite dans les 3 avant derniers volumes, le dernier enfonce bien le clou. Une curiosité, drôle et qui donne une vision de la société japonaise bien loin de l'édulcoration habituelle des shonens ou autres shojos... A lire tout de même donc, surtout si on s'intéresse à tout ce qui est japonaiserie.

dimanche 9 mai 2010

Nightmare detective, de Shinya Tsukamoto


http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces/nightmare-detective,112577

Tokyo. Plusieurs personnes sont retrouvées sauvagement mutilées dans leur appartement. Alors que tout porte à croire qu'il s'agit de suicides, la jeune détective Keiko Kirishima découvre que les victimes ont composé le même numéro "0", avant de mourir. En suivant cette piste, Keiko va se retrouver sur la trace d'un serial killer hors norme : celui-ci a le don de s'introduire dans les rêves de ses victimes pour les pousser à se tuer dans leur sommeil. Pour arrêter l'assassin, elle fait appel à un homme mystérieux, le "nightmare detective", qui a lui aussi le pouvoir de s'immiscer dans les rêves des gens...

Après avoir vu ses deux célèbres et cultes films gores expérimentaux (Tetsuo et Tetsuo 2), j'ai eu envie de voir ce que donnait un film de Tsukamoto plus commercial. Eh bien bof bof. Moi qui m'attendais à une claque comme Suicide Club (il va falloir que j'en parle de celui-là), j'ai été déçu. Il faut dire que Nightmare détective, tout comme Ring ou Suicide club, ont été de vrais phénomènes au Japon. Ayant aimé Ring et Suicide Club, j'en espérais beaucoup. Surtout que le sujet, plutôt glauque, paraissait convenir à l'univers visuel de Tsukamoto... Alors visuellement, c'est une tuerie, oui. Tsukamoto est vraiment un grand esthète et un virtuose de l'image et du montage. Incroyable de voir ce qu'il est parvenu a faire avec un budget similaire a celui des films Death note: Les deux sont incomparables au niveau filmique.
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Après: Trop de technique visuelle tue un peu l'ambiance et l'immersion dans le film. Et c'est bien dommage parce que pour un film se voulant proche de l'épouvante, voire de l'horreur, ben on a pas peur une seule seconde... Quelques instants de lègère tension par ci par là. Le scénar est à deux balles, ce qui est triste parce que le sujet est tellement vaste et ouvert que toutes les folies auraient pu etre tentées. Mais non, ca reste hyper classique, sans surprise. Le personnage du Nightmare detective, très charismatique, n'est presque jamais à l'écran, il n'est même pas le personnage central du film. C'est plutot l'enquêtrice qui l'est, l'actrice étant une chanteuse populaire nippone, je vous raconte pas l'étendue de son jeu, et on comprend bien pourquoi elle est au centre du film: faut bien rentabiliser sa présence... Bref grosse déception pour moi, le film est quand même bien loin d'être tout pourrit, certaines scènes sont super, mais un scénar trop simpliste et une réalisation trop froide font perdre au film toute la substance que l'ambiance visuelle et le sujet mettent en place...

Piano forest, de Masayuki Kojima



http://www.dailymotion.com/video/x9kc6k_piano-forest-bande-annonce-du-film_shortfilms

L'un est un fils de bonne famille élevé dans l'ombre de son père. L'autre est un enfant des rues indomptable qui n'obéit qu'à ses instincts. Ces deux adolescents ont une passion commune: le piano. Mais l'un et l'autre cultivent un rapport différent à la musique. Pour le premier, c'est un challenge qui se gagne par l'effort. Pour le second, c'est l'expression secrète et ludique de sa nature profonde. Mais seul le second parvient à jouer du piano de la forêt...

Le rapport à l'autre et à la musique, la nuance du travail et du don, la poésie, le fossé socio-psychologique... Tels sont les thèmes principaux de ce dessin animé. Gentillet et ludique, il hésite dans une première partie entre un ton fantastique, voire onirique et un ton résolument réaliste, qui finira par s'imposer par la suite. Dommage peut-etre... il y aurait eu quelque chose a creuser. Néanmoins, la "seconde" partie et ce concours de piano est intéressante et amusante, donc pourquoi pas.
Un joli petit film tout public. Absolument pas essentiel, mais quand même plutôt original dans ses thèmes, et très agréable. Ca passe comme une sonate en ré mineur :)
en moins chiant :lol:

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Pas grandiose, mais un bon petit film pour passer un bon petit moment quoi. C'est ce qu'on demande avant tout^^

Inglorious Basterds, de Quentin Tarantino



Aujourd'hui, vite fait, j'aborde le dernier Tarantino:
Film en dents de scie, qui passe des passages ennuyeux (les passages sensé être des séquence de tensions, complètement plates... Heureusement les acteurs assurent sinon ca serait insupportablement chiant), aux pures fulgurances jubilatoire (les séquences violentes qui suivent généralement les scènes de soit-disantes tension. Un effet défouloir bienvenue).
Sinon, j'ai trouvé la scène finale du ciné très réussie. Et la scène du début (l'interrogatoire du fermier) très ennuyeuse et maladroite (surtout si on compare aux fantastiques scènes du même genre dans L'assassinat de Jessie James par le lâche Robert Ford, dans lequel il y une vraie tension, subtile, moite et palpable!).
Il faudrait que Tarantino cesse d'essayer de filmer les émotions (comme dans Kill Bill) ou les ambiances (comme ici) et qu'il continue de faire ce qu'il sait le mieux faire: être un trublion provoc et excessif. C'est cet aspect là qu'il a toujours le mieux réussit dans ses films ...
Ajoutons tout de même aussi à ce dernier point son côté "dico du cinéma de genre ambulant" et son cortège de références et citations, mais qui ne parle qu'aux cinéphiles... Ca il sait le faire, oui, et c'est amusant, bien que ça ne fasse pas un bon film...
Le film aurait pu être une merveille si la mise en scène avait réussit à parfaitement sous-tendre la tension qui devrait se ressentir de par le jeux des acteurs et la subtilité des dialogues. Là, les scènes de violences aurait eu une parfaite fonction cathartique (ce film est d'ailleurs une immense catharsis où les nazis semblent être devenus le défouloir de tous les maux de la terre), là je dirais que ca réveille tout au mieux.
Assez décevant donc malgré un bon concept et quelques excellentes idées.
Le film finit sur ces mots: "Je crois que c'est mon chef d'oeuvre".
Est-ce bien le personnages interprété par Brad Pitt qui parle, ou bien Tarantino le scénariste, le cinéaste?
J'ose juste espérer qu'il n'a pas eu cette prétention là avec ce film, ça n'augurerait rien de bon pour l'avenir de son cinéma...

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Je remarque que je parle beaucoup de cinéma ici, et surtout de films assez médiathiques... Ca la fout mal pour un soit-disant cinéphile.
La prochaine fois je vous parlerais d'un film bien moins connu (mais je sais pas encore lequel)...

jeudi 15 avril 2010

Journée pro "BD" à Aix en Provence

Lundi dernier, je me suis rendu en Aix en Provence assister à une journée professionnelle dédiée à "La création dans le Roman graphique". Déjà, j'avoue avoir été dubitatif devant cet intitulé, et particulièrement avec le terme de "roman graphique", sorte de fourre-tout qui ne veut pas dire grand chose... Terme qui connote en sus un besoin de la bande dessinée à se retrouver dans le sillage de la littérature romanesque lorsqu'elle cherche à gagner quelques titres de noblesse.
Le terme de roman graphique à été inventé aux Etats Unis (Graphic Novel) où, il faut bien avouer, l'image de la bande dessinée est longtemps resté celle des comics de super héros, un peu simpliste et plutôt destiné aux ados, voire aux enfants.
Remit dans ce contexte on comprend pourquoi des artistes comme Will Eisner, on voulu donner un nom plus prestigieux à une bande dessinée plus "adulte" qui commençait à émerger dans le pays. Personnellement, je reste persuadé de la maladresse de l'appellation, au travers de laquelle la bande dessinée ne semble pouvoir échapper à l'ombre du roman. Comme si elle ne pouvait avoir une existence propre et ainsi affirmer son identité. La bande dessinée à longtemps -et continue- à souffrir de gros préjugés, et ça n'est pas en se posant comme une éternelle sous-littérature qu'elle parviendra à échapper au joug de sa propre image.
Bref, avec un tel terme en énoncé, je ne pouvais que m'interroger sur le fond de la prestation des intervenants, qui étaient au nombre de 4:
Joseph Ghosn, responsable des chroniques BD des Inrockuptibles jusqu'en 2008 et qui a récemment sortit un bouquin intitulé: Romans graphiques : 101 propositions de lectures des années soixante à deux mille.
Ludovic Debeurme, auteur de Lucille, Le grand autre, Le lac aux velies
Joanna Hellgren, auteure de Frances, et de Mon frère nocturne
Laurent Lolmède
, dernièrement auteur de carnets tel que Lolmède (!) en 2009
le tout animé par
Pouria Amirshahi, un représentant de la Cité internationale de la bande dessinée d'Angoulème.
Des intervenants alléchants donc, qui devraient être logiquement assez non-consensuels dans leur propos, et qui expliqueraient au public pourquoi le terme de roman graphique est quelque chose d'un peu suranné, voire de complètement à côté de la plaque. Et pourtant... Que nenni !
Evidemment j'en attendais pas tant de Joseph Ghosn, qui ne peux qu'aimer le terme, l'ayant utilisé comme titre de son dernier livre. Il a même précisé qu'il le préfére à celui de Bande dessinée... Pourquoi pas, mais sans argumentation celà ne m'a guère convaincu. Enfin si, il a argumenté: le format physique des romans graphiques se rapproche de celui des romans: enfin de la BD qui ressemble à du livre! Et qu'on peut ranger sans rougir dans notre bibliothèque, à côté de Maupassant, Sartes et Boris Vian! Quelle merveilleuse argumentation, j'adore...
Seul Ludovic Debeurme a souligné qu'il n'appréciait pas particulièrement le terme, pour les raisons énoncées plus haut, mais il a précisé qu'il lui trouvait un intérêt: Il y voit, lui, une démonstration de l'idée qu'un artiste doit s'intéresser à d'autres arts que celui qu'il pratique s'il ne veux pas se scléroser. En citant le roman, on comprend donc que la bande dessinée s'influence d'autres médiums, ce qui ne peux que la rendre plus riche, diversifiée et intéressante. Soit. Mais son raisonnement se heurte à une évidence de taille: le terme de Roman graphique ne fait référence qu'au roman. Exit la poésie, le théatre, la peinture, la musique, le cinéma...
Après avoir fait un peu le tour du pot, les compères semblent désireux d'enchainer sur le sujet même: la création.
Voilà alors que chacun se met à raconter l'état d'esprit dans lequel ils travaillent, leurs influences, leurs oeuvres, etc. Des propos assez intéressant pour qui s'intéresse aux travaux de ces auteurs, mais qui devait être assez barbant pour qui ne les connaissaient pas, ou peu. Néanmoins quelque chose m'a encore gêné, après coup, le côté très centré sur soi-même et l'auto-félicitation qui deviendra une des récurrences de cette journée.
Le plus embêtant dans tout ça, c'est que l'image que nous renvoyait les intervenants sur le milieu de la BD était totalement complaisant et même erroné.
Si on en croit leur discours, aujourd'hui en BD tout est merveilleux, certains éditeurs sont géniaux et la position de l'auteur est aujourd'hui si bien respectée qu'il se retrouve en totale liberté créatrice, que tout est possible, c'est formidable !
Bien évidemment, ils parlaient là essentiellement du milieu "indé", effectivement bien plus libre et décomplexé que l'ensemble du marché BD. Seulement, ils ne l'ont JAMAIS précisés. Et quand cette nuance était suggérée, c'était pour parler de certains éditeurs indépendants bien précis (L'association en tête, suivit de Cornélius, et puis -un comble- Futuropolis nouvelle mouture -qui appartient à Gallimard et aux éditions Soleil ! Quelle indépendance!-), et lorsque Ludovic Debeurme a (à peine) évoqué un phénomène de récupération du "genre indé" de la part des gros éditeurs...
Un peu agacé de toute cette complaisance, et de cet acharnement à parler de romans graphiques pour parler de bandes dessinées ayant un format différent que le traditionnel 48 pages Cartonnées Couleurs, un homme dans le public intervint. Même si son intervention ne m'a pas paru d'une grande pertinence, il a eu le mérite de faire un peu sortir les intervenants de leur torpeur auto-complaisante, et les as positionné en porte à faux, face à leurs contradictions. Que répondre lorsqu'on vient de s'acharner à valoriser la liberté d'expression actuelle a quelqu'un qui vous cite quelques de démarches datant des années 70 (Bazooka en tête), signe évident que la dites liberté ne date pas d'aujourd'hui.
Je suis moi-même tombé tout récemment sur un bouquin de Jacques Zimmer datant du début des années 70 (aucune date d'édition n'est précisé, mais d'après les documents cités à l'intérieur, je pense qu'il a été publié en 1971 ou 1972), intitulé La bande dessinée (tout bêtement), et sortit chez les Cahiers de l'audio-visuel. Le livre débute avec ces lignes:
"La bande dessinée n'a plus besoin de défenseur: le temps n'est plus où toute préface se devait d'être nostalgique, agressive ou lyrique. [...] La B.D. est unanimement reconnue comme langage et chacun sait, depuis Esope que la langue charrie le pire et le meilleur: comme le cinéma, la télévision, la presse, le livre de poche, la bande dessinée est un phénomène de surconsommation."
Amusant (ou désespérant?) de voir qu'on a aujourd'hui toujours le même discours. Déjà dans les années 70, on avait donc l'impression que le médium, malgré les dérives de la production de masse, avait atteint une certaine forme de reconnaissance artistique... Mais puisqu'on n'a pas évolué dans le discours depuis près de 40 ans (aujourd'hui, disons-le tout haut, la BD est artistiquement reconnue et atteint des sommets de liberté créatrice), c'est bien qu'il y a un problème... Un réel soucis de recontextualisation de la part des artistes eux-même. Considérer ce qui à déjà été fait serait une preuve d'humilité (alors que là les intervenants se bornaient à expliquer au monsieur que Bazooka, ben c'est une revue mon gars, ça n'a rien a voir), et aussi de prendre du recul sur le contexte actuel (loin d'être si rose, et pour les indés loin d'être limité au travail de 3 maisons d'éditions...) leur permettrait certainement de ne pas me foutre en rogne (ce dont ils ont certainement rien à foutre).
Rajoutons que Lolmède semblait être là pour faire sa pub: il a été le seul à brandir bien haut son dernier livre, et ce quatre fois. Il l'appelle "mon cube", à cause de son nombre de page important je suppose. Ce qui soit dit en passant m'a bien fait rire, car pour ne réaliser que des carnets de vie il faut être un peu exhibitionniste quelque part. Alors qu'il s'empresse comme celà de nous montrer son cul(be) a de si nombreuses reprises, j'ai trouvé ça assez pertinent finalement.

Je tiens à préciser que je ne pense pas que c'était réellement une volonté, même inconsciente, de la part des intervenants. Ils étaient là pour parler de la BD indé, et du roman graphique, ils se sont plié à la demande des organisateurs, et se sont souvent retrouvé face à leurs contradictions sans réellement réussir à s'expliquer très clairement. Je pense que ce résultat (assez désolant) est dut au fait qu'il n'ont pas osé aller à l'encontre du principe même de ce débat. Ne pas vexer les organisateurs, ne pas vexer Gohsn, comme ça on peut tous rester copaing.
C'est beau l'a fraternité dans le milieu de la BD!

Je rajoute, enfin, que les interventions de Ludovic Debeurme étaient généralement intéressantes (même si le monsieur parle beaucoup, il sait bien articuler sa pensée à l'oral et parler en public, ce qui n'est pas mon cas, voilà pourquoi je ne suis pas intervenu), et que Joanna Hellgren était beaucoup moins locace que les autres, et qu'elle n'entre pas dans les critiques faites ci-dessus, car elle n'a parlé que d'elle et de son travail, elle ne s'est pas aventurée a faire un historique ni a philosopher sur des concepts, et n'a pas donné son avis sur les interventions des autres.

mardi 23 mars 2010

The Ghost Writer, de Roman Polansky




J'ai toujours bien aimé Polanski en général, à part quelques rares exceptions (mettons Pirates et le Bal des vampires qui a salement vieillit, et je n'ai pas vu Oliver Twist...), même ses films souvent considérés mineurs, comme La jeune fille et la mort ou Frantic... Mais j'ai aussi toujours trouvé ses films assez faciles d'un certain côté ( répulsion: hyper prévisible, Rosemary's Baby: la scène d'accouplement avec le diable trop explicite, trop marquante, pas assez onirique pour qu'on croit à un cauchemard; Tess: un peu facile d'émouvoir avec une histoire si dramatique, s'en est même trop; Le pianiste: sujet tellement fort qu'il ne peux qu'être marquant). Ghost Writer est un bon Polanski, qui confirme une nouvelle fois son talent pour le polar, et la mise en place lente mais diabolique d'un système narratif qui isole le personnage de manière redoutable face à quelque chose qui le dépasse (on retrouve ça dans Répulsion, Rosemary's Baby, Chinatown, Tess, Frantic, La neuvième porte -mais moins réussit-, et quelque part aussi dans Le pianiste).
On parle beaucoup de ce film en terme de polar Hitchcockien, et si Polanski n'a pas le même génie technique que le maître, il arrive pourtant à s'en approcher par moment. Il avait déjà montré qu'il savait filmer des polars "à l'ancienne" avec Chinatown (1974 avec Jack Nicholson, hommages aux polars noirs des années 50), mais aussi avec Frantic ( 1988 avec Harrison Ford, et qui se passe dans un Paris contemporain), il le prouve à nouveau avec Ghost Writer.
Maintenant, il faut avouer quand on a prit l'habitude d'un cinéma plus dynamique, plus moderne (j'allais rajouter plus tape à l'oeil aussi mais ca serait oublier des films comme Zodiac de Fincher qui sont particulièrement sobres, plutôt lents, mais pourtant très modernes... et excellent!) on peux trouver Ghost Writer assez plat, voire ennuyeux. Néanmoins, l'une des principales force du cinéma polanskien c'est de progresser en intensité au fur et à mesure que le film avance. En celà The Ghost Writer est très représentatif de cet aspect, devenant de plus en plus diabolique jusqu'à son apogée: une magnifique séquence finale qu'il serait impardonnable de dévoiler dans ces lignes.
L'intelligence de la mise en scène de Polanski ne réside pas seulement dans la forme, sobre mais impeccable, mais aussi de savoir de reposer sur d'excellents acteurs et de parfaitement les diriger (je ne savais pas que Pierce Brosnan pouvait bien jouer!).
L'aspect hyper réaliste du scénario et de ses thématiques, ainsi que les échos au monde politique et médiatique réel auquel il renvoit sont un des aspects les plus intéressants du film. Malgrés tout, le scénario reste globalement pour moi la petite faiblesse du film (comme pour Shutter Island, mais comme c'est plus crédible et moins surfait ça passe mieux), malgré ses qualités évidentes, il est peut-être un peu trop simple pour être hyper attrayant, l'intérêt venant avant tout du traitement du cinéaste plus que des rebondissements scénaristiques, et la mise en place d'une vraie intrigue est peut être trop longue...
La fin, cette dernière séquence citée plus haut, est aussi scénaristiquement très très bof, difficile pour moi d'argumenter sans en dire trop. Mais ce potentiel ratage est sublimé par la plus merveilleuse idée de mise en scène du film: subtile, discrète, évocatrice, suggestive et à double sens de lecture. Une idée de maître, la seule où Polanski égale Hitchcock sans sourciller. Un scénario qui dans des mains différentes aurait pu faire un film ennuyeux, en somme.

mercredi 17 mars 2010

L'univers est bien mystérieux (1)

Suite à la demande de certains (ils se reconnaîtront) je remet ici mes tentatives d'hyper vulgarisation scientifique. J'espère trouver le temps de continuer, d'ailleurs.

Commençons par le quasi commencement de la physique moderne:


Newton et son Philosophiae Naturalis Principia Mathematica, où il établit ses lois sur le mouvement et sa célèbre théorie de la gravitation (souvenez vous: la pomme qui lui tombe sur le ciboulot!).

Cliquez pour voir en plus gros


Newton se servit des expériences de Galilée pour établir ses lois sur le mouvement. Ces expériences montraient qu'un corps roulant sur une pente est constamment poussé par une force (son poids), appelée la force cinétique, qui a pour effet d'augmenter constamment sa vitesse. Ceci implique qu'une force modifie la vitesse d'un corps, mais ça n'est pas elle qui le met en mouvement! Ainsi, dans un raisonnement parallèle, un corps, s'il n'est soumit à aucune force, continuera sa route en ligne droite et à la même vitesse.
C'est la 1ere loi de Newton.
La seconde loi calcule l'inertie: La vitesse d'un corps augmente proportionnellement à l'intensité de la force (en gros, si la force devient 2 fois plus intense, l'accélération doublera de vitesse), mais en même temps pour une force d'intensité donnée, l'accélération est d'autant plus faible que la masse du corps est importante (en gros, une même force d'une même intensité produira un effet deux fois plus faible sur un corps deux fois plus lourd).

Bon tout celà n'est guère passionnant, car se vérifie au quotidien (quand vous prenez la voiture par exemple) et est intégré dans la pensée collective, mais c'est important pour la suite.
Passons donc à plus interressant.

Selon les expériences de Galilée, il s'est avéré que les corps tombaient tous à la même vitesse... Si si!
Et la loi de la gravitation de Newton valide mathématiquement ce constat!
Cette loi dit que tout corps attire un autre corps selon une force proportionnelle à la masse de chacun...
Mais si on prend en compte les lois du mouvement, on peut avoir cet exemple:
Un corps 2 fois plus lourd subit une force l'attirant vers le sol (la gravitation) 2 fois plus intense... Mais en même temps, sa masse étant également 2 fois plus importante (puisqu'il est 2 fois plus lourd) son accélération est donc réduite de moitié. Par conséquent, ces deux effets s'annulent!!!

L'accélération reste la même quelle que soit la masse, et donc n'importe quel corps, quel que soit son poids tombe à la même vitesse!!!

Pourtant, vous allez me dire qu'une plume tombe moins vite qu'une bille de plomb... Mais c'est à cause de la résistance à l'air! Dans l'espace, sur la lune, où dans un quelconque endroit sans atmosphère, la gravitation est universelle, quelle que soit la masse du corps sur lequel elle agit.




Dans le prochain épisode, nous verrons quelle vision de notre univers celà implique.
Puis nous passerons à bien plus incroyable (et plus compliqué), avec la loi de la relativité restreinte d'Einstein.
Attendez-vous à voir notre univers sous un jour nouveau!

mardi 16 février 2010

Sherlock Holmes, de Guy Ritchie

je viens de voir Sherlock Holmes, de Guy Ritchie




Bon, faut pas être un fanatique acharné du détective de Baker Street, sinon on risque d'être déçu, voire outré. On a un peu un personnage de Sherlock Holmes à la sauce Indiana Jones (pour le coté séducteur perspicace, bagarreur invétéré, cascadeur chevronné, impétuosité naive et pour le surjeu amusant de l'acteur qui en fait des tonnes mais c'est ça qui est bien), mais point de vue pur divertissement, ça fonctionne plutôt pas mal. Il ne faut pas en demander plus, je crois. Le scénario ne brise pas 13 pattes à un dindon au niveau de l'originalité, mais les dialogues, le rythme du récit, et l'aspect fascinant du Londres victorien fait qu'on ne s'ennuie pas vraiment. On passe même un bon moment, je dirais. Les scènes d'action sont plutôt réussies (quelques grossièretés, notamment dans la scène du chantier naval, mais c'est habituel dans les blockbusters), et Guy Ritchie se prend même le luxe de réaliser la plus belle et impressionante scène d'explosion que j'ai vu au ciné. Alors certes, ça fait pas un film, mais puisque le film est chouette, c'est un petit plus qui fait plaisir.
Guy Ritchie est vraiment un réalisateur jemenfoutiste, mais virtuose. La mythologie de Holmes? Il s'en branle (mais ne filme pas comme un branlot pour autant), il s'amuse à la détourner, souvent de façon amusante, en frôlant parfois l'irrespect total de l'oeuvre originale. Les fans grinceront des dents, moi ça me fait plutôt marrer. Son talent pour méler action, intrigue et comédie, ainsi que le ton relativement détaché du récit et son inventivité narrative et formelle en font, je crois, un des meilleurs rejetons de Spielberg (pour ses films de divertissements)...
Rajoutons que les deux acteurs principaux sont parfaitement dans le ton, et portent la dynamique du film de manière admirable. Point noir pour la fiancée de Watson (interprétée par Kelly Reilly), qui est tout simplement mauvaise, très mauvaise même. La voix française n'aidant pas, il faut dire, mais déjà son jeux est complètement à coté de la plaque sur au moins 2 scènes. Il faut dire qu'il est difficile de briller aux côté de Robert Downey Jr, tellement son jeu à un tempérament écrasant...
Même si d'un côté je regrette qu'une super intrigue policière qui troue le cul comme on en trouve dans les romans de Doyle soit absente au profit d'un film plus simple mais bien mené, je dois bien avouer que ça fait plaisir de voir un bon blockbuster réussit de temps en temps, surtout qu'ils se font rares. Par contre mon plus gros regret, je crois, c'est une grosse édulcoration du côté cocaïnomane du détective, puisque cet aspect est tout bonnement absent du film... Mais nous avons à faire avec un blockbuster qui vise un large public, et c'est pas beau pour les enfants ça Mr Holmes, répétez après moi: "la drogue, c'est maaaaal". Bref. Il y a tellement de choses à faire avec une telle addiction (sur un plan psychologique mais aussi sur un plan comique, plus dans le ton du film) que j'ai été déçu par cette absence que j'estime de taille.
Me reste à espérer qu'un jour des scénaristes inspirés parviendront à nous pondre une véritable intrigue Holmsienne réussie au cinéma, ce qui n'a jamais été le cas pour l'instant.

mercredi 3 février 2010

Angoulème 2010: point de vue sur le palmarès


Comme chaque année, la révélation du palmarès du festival d'Angoulème ne se fait pas sans réactions de mécontentement et autres railleries... Mais cette année tout particulièrement, les résultats sont bien étranges. Déjà la divulgation de la sélection officielle était surprenante sur plusieurs aspects:
- Je m'interroge encore sur la présence de l'intégrale de la guerre d'alan, certes magnifique (je l'ai acheté pour l'offrir a noël), mais qui reste un ensemble d'albums parus il y a quelques temps maintenant, et qui ont été déjà sélectionné (au moins le T.3 de souvenir).
- La sélection de Dungeon Quest de Joe Daly, plutôt que de son précédant album sortit début 2009: The red monkey. Tout aussi original et déjanté, mais assurément plus prenant dans sa lecture (Dungeon Quest est plus une suite de sketches qu'un véritable récit).
- Etrange également cette sélection de Billy Brouillard, sortit en novembre 2008 ! Novembre c'est tard, certes, mais cette année par exemple L'ancien temps, de Joann Sfar, est sortit en novembre 2009 et à été sélectionné... Alors OK, Bianco est un inconnu du palmarès, et Sfar est un habitué du palmarès... Ca explique beaucoup de chose... Il y a une véritable forme d'injustice, de plus Billy Brouillard à peut être prit la place d'un autre livre paru en 2009 qui aurait lui aussi mérité sa nomination... Comme Dieu en personne, par ex... Ce qui nous amène à notre 4ème et dernier point:
- L'oublie scandaleux de Dieu en personne, l'album de Marc Antoine Mathieu, bien au dessus du lot que la quasi globalité de la sélection. Un oubli inconcevable, incroyable, Angou l'a fait! Bien sûr on me dira que mon avis est totalement subjectif, et pourtant le forum bulled'air par exemple le consacre meilleur album de l'année, ex-aequo avec Blast de Larcenet... Je ne suis donc pas le seul de cet avis... Je serais à peine étonné de le voir dans la sélection officielle de 2011 alors qu'il est sortit en septembre 2009!
Sinon je suis très content pour Tea Party de Nancy Peña, même si je lui préfère son précédent: la chat du kimono, oublié l'année d'avant.

Le palmarès 2010:

Fauve d'or (meilleur album): Pascal Brutal T.3, de Riad Sattouf. (Fluide Glacial)

Très étrange que cet album soit L'INDISPENSABLE de l'année. Au début j'ai cru à une blague (genre le site du festival piraté par un copain à Sattouf), c'est dire... Et pourtant, non. Il est vrai que les albums d'humour sont rarement primé à ce niveau, tout comme les comédies au cinéma, pourtant on ne peut nier que Sattouf soit un vrai auteur, avec du style et du talent. C'est un fait, le bougre est un as de la satyre sociale. Pourtant, il faut bien avouer que ça n'est très certainement pas la série la plus intelligente et intéressante de l'auteur, et surtout il ne faut pas oublier que le reste de la sélection contenait de sacrés oeuvres telles que George Sprott (Seth), Blast (Larcenet), Jolies ténèbres (Velhmann et Keraskoët), Le Petit Rien tout neuf avec un ventre jaune (Pascal Rabaté), Pachyderme (Frédérik Peeters) ... Gageons qu'on aurait bien aimé pouvoir assister à l'échange des jurés tant les arguments semblent difficile à poser face à des "monstres" tel que Seth ou Larcenet, ou à l'originalité de ton d'un Pachyderme ou d'un Jolie Ténèbres (notez que ces deux derniers albums ne m'ont pas plus transcendé que ça, cf mes chroniques sur du9.org, mais je les trouve néanmoins bien plus intéressants sur de nombreux points)...


Fauve de la série: Jérome K. Jérome Bloche, de Dodier. (Dupuis)

Une série policière grand public comme on en fait plus. L'hommage pour l'ensemble du travail de Dodier sur cette série est tout à fait compréhensible, voire mérité.


Prix spécial du Jury: Dungeon Quest, de Joe Daly (l'association)

Prix certainement mérité, mais qui fait regretter la non sélection de Red Monkey, son précédent bouquin. Notons que la démarche (faire de l'Héroïc Fantasy drôle et originale) est saluée par le jury. Un appel?


Prix Intergénérations: Messire Guillaume: L'esprit perdu, de Gwen de Bonneval et Mathieu Bonhomme. (Dupuis)

Ah voilà un des nouveau prix de cette année. Le prix "intergénérations":Un grand n'importe quoi, qui signifie en somme "la BD qui plaira de 7 à77 ans"... Notez que L'esprit perdu (en fait une intégrale de l'excellente série d'aventure Messire Guillaume) est très certainement la seule bande dessinée de la sélection officielle à pouvoir être appréciée de la même façon par une très large tranche d'âge (avec peut être Billy Brouillard, mais la mort et les cauchemars sont moins tout public tout de même)... C'était pas bien compliqué de choisir!


Prix regard sur le monde: Rébétiko, de David Prudhomme. (Futuropolis)

Encore un nouveau prix vraiment vaseux... On ne comprend pas bien ce qu'il signifie, alors lorsqu'on voit que Rébétiko à été primé, on se dit "Ah OK", mais c'est pas plus clair pour autant.


Prix de l'audace: Alpha connection, de Jens Harder. (Acte Sud - l'an 2)


Voilà certes un album audacieux, original et aux pages somptueuses. A quand un prix pour Pierre Duba, L.L. De Mars ou Greg Shaw alors? Ah mais oui, suis-je bête, il faudrait d'abord qu'ils soient nominés !


Prix du patrimoine: Paracuelos, de Carlos Gimenez. (Fluide Glacial)


Ah ben tiens voilà qu'une série déjà primée à Angoulème (Paracuelos T.1, meilleur album en 1981) est à nouveau récompensée? Il n'y avait pas de place pour les autres? Ou alors c'est pour primer un 2ème album pour Fluide Glacial, maison d'édition d'humour, qui avait décidé de ne pas venir au salon cette année là... C'est des coquins ces jurés, c'est à croire qu'ils veulent vraiment les revoir l'année prochaine !


Prix de la révélation de l'année: Rosalie Blum, T.3, de Camille Jourdy. (Actes Sud BD)


Je n'ai jamais lu d'album de Camille Jourdy, mais c'est normal: c'est la révélation de l'année! Etonnant alors que ce soit seulement par ce tome 3 que le talent de l'auteure ai été révélé au monde!Il leur faut du temps à angoulème pour découvrir les nouveaux anciens talents...


Fauve jeunesse: Lou T.5, de Julien Neel. (Glénat)


Effectivement Julien Neel à beaucoup de talent, bien sûr Lou est une des meilleures séries jeunesse du moment, et cet album l'un des meilleurs de la série (le 2eme meilleur à mon sens). Mais Lou à déjà été primé pour son tome 1, dommage de la récompenser à nouveau car elle n'est pas la seule à être de grande qualité! Par exemple, le T.3 de la série le voyage d'Estéban de Mathieu Bonhomme (en compétition) à été un petit miracle de la BD jeunesse de cette année, mariant allègrement aventure, tragédie, suspense, fantastique et humour. Mathieu Bonhomme confirme le prix de la révélation de l'année qu'il à reçu en 2003 pour l'âge de raison. Dommage que le festival n'assoit pas cet auteur, principal acteur d'un renouveau du classissisme inspiré par les années 70, comme le grand raconteur et grand dessinateur qu'il est.


Prix du public: Paul à Québec, de Michel Rabagliati (La pastèque)

Gros buzz sur la toile, comment cet album, pas encore paru en France, aurait-il pu avoir le prix du public?! Mael Rannou l'explique fort bien sur le site du9, et l'on se réjouira alors que ce soit une bonne série et une toute petite maison d'édition qui remporte ce prix.


Prix de la BD alternative (Fanzine) : Spécial comics N°3.

Aucun avis, n'ayant pas lu ce fanzine...

vendredi 15 janvier 2010

Quelques questions sur les mangas

Pour le boulot, j'ai rédigé quelques questions de base concernant le manga. Destiné initialement aux enfants lors d'une rencontre autour de la Bande Dessinée, ces questions-réponses peuvent également assouvir la soif de connaissance des néophites en la matière désireux d'en savoir un peu plus.


- Pourquoi les mangas sont-ils en noir et blanc ?

->Les mangakas (auteurs de manga) doivent fournir 20 à 30 pages par semaine pour des revues hebdomadaires. C’est un rythme gigantesque quand on sait qu’en France un dessinateur sort en moyenne un album de 48 pages par an. Laisser en noir et blanc permet d’éviter la très longue étape de la mise en couleur.

- Pourquoi les mangas ont-ils des codes graphiques (style de dessin : gros yeux, visage anguleux, traits de vitesse…) très souvent similaires ?

-> Toujours pour ses raisons de gain de temps, les mangakas s’entourent d’assistant pour les décors, l’encrage, et certains personnages secondaires. Afin que les assistant puissent s’adapter au dessin de leur « maître », il faut que les codes graphiques soient plus ou moins tous les mêmes chez tous les dessinateurs. -> forme d’industrialisation du graphisme.

- Pourquoi les mangas ont-ils autant de pages (200 environ par volume) ?

-> Toujours pour des raisons de gains de temps, mais aussi de dynamisme narratif, les mangas n’ont généralement que peu de cases par page (en moyenne 6). Le nombre colossal de page d’une même histoire permet aux auteurs de prendre leur temps, et de dilater les scènes. Une scène de quelques minutes peut s’étendre sur une centaine de pages, alors qu’en France ca serait une perte de temps par manque de place. Du coup, si on veut que l’histoire avance un peu, il faut éditer des volumes de 200 pages qui seront suffisamment dense pour ne pas être trop frustrant.

- Pourquoi les mangas ont-ils autant de volume ?

-> Pour les mêmes raisons que le nombre de pages : la dilution de l’histoire. De plus le succés explique la longévité. Les séries les plus longues sont toujours des séries à succés. Néanmoins une série courte peut aussi être une série à succés. L’arrêt de celle-ci est alors un vrai choix de l’auteur.

- Pourquoi certains mangas se lisent « à l’endroit » ?

-> Parce que les éditeurs français ont décidés de scanner les pages à l’envers, afin de permettre aux lecteurs non initiés de se mettre au manga. De plus certains estiment que lire les images de droite à gauche et puis lire l’intérieur des bulles dans l’autre sens (puisque les textes sont traduit en français), gêne forcément la lecture. Cette démarche est de plus en plus rare car les lecteurs se sont habitués au sens de lecture original.

- Les mangas sont-ils violents ?

-> Oui et non. D’abord il s’agit d’une question de culture. La violence au Japon est considérée comme humaine, et elle est généralement contrebalancée par des valeurs profondéments bonnes (amitié, persévérance, justice…), surtout dans les œuvres destinées aux adolescents -> idée du Yin et du Yang, d’équilibre. Il faut aussi savoir que les sujets des mangas sont très divers, et qu’ils s’adressent ainsi à différents types de publics et de catégories socio-professionnelles. Il y a les mangas pour jeunes filles, pour jeunes garçons, pour enfant, pour adulte, pour médecin, pour musicien, pour boulanger, pour travailleur en usine, ou de bureau… Ce qui fait que certains mangas pourront être très violent, alors que d’autres peuvent montrer juste un homme en train de se promener (l’homme qui marche, de Taniguchi).

- Les mangas sont-ils tous japonais ?

-> Depuis quelques années, de jeunes auteurs européens ou américains qui ont grandit en lisant du manga s’en inspire, que ce soit au niveau du graphisme ou au niveau de la narration. Mais on ne peut pas appeler ça du manga, mais plutôt une « inspiration manga » (comme Philippe Cardona, dessinateur de Serge, le hamster de l’enfer). Certains vont plus loin, en réalisant de vrais mangas en France (comme Reno Lemaire, créateur de Dream Land, qui habite Montpellier), ou d’autres s’expatrient carrément au Japon pour y devenir mangaka (comme Frédéric Boilet). Néanmoins ceux-ci ne travaille généralement pas à la japonaise, même Boilet, ne s’entourant pas d’assistant, et produisant à un rythme bien inférieur.